CHÈRES PUPILLES, MIRETTES, LENTILLES, ET AUTRES PAIRES DE LUNETTES,

Si les mots vous parlent un tant soit peu, que ce soit par conviction littéraire, par devoir professionnel ou par engouement stylistique, vous trouverez ici une myriade d'échantillons plus ou moins substantiels, laconiques ou étoffés, toujours digestes et bien tempérés, voués à alimenter votre bonheur de lire et / ou votre besoin de faire rédiger.

jeudi 11 octobre 2012

CHIENNE DE VIE.
Bestiaire mélodramatique futile et désemparé.













Ginger la poule.
Ginger pourrait se contenter d’être une poule, mais elle préfère se la jouer cocotte.
Les basse-cours et les enclos ne lui inspirent rien qui piaille, elle s’assume vibrante et volage, et elle se destine moins aux couveuses qu’à la frivolité.
Elle picore, elle bécote, elle fricote et dévore. Tant qu’à vivre au grand air, autant s’encanailler avec grâce et se nourrir de volupté.
Elle sait mettre du velours dans son gringue, elle cancane comme elle respire, elle sème le trouble et la pagaille, et elle ne recule devant rien.
Agile et puissante, elle ne tombe ni de haut ni deux fois, et certainement pas pour plus mouillé qu’elle ou pour pas si mordant que ça.
Elle a bien envisagé, une nuit ou une autre, de se laisser chérir, attendrir, et même aimer. Mais qu’elle se réveille tôt ou tard, elle reste ravie de s’être offerte, et elle persiste à se vendre plutôt qu’à se donner.
D’ici peu, ce sera le retour au bercail, et elle veut parader sans regrets ni remords, scintillante vers son éternité.
Alors c’est sûr, Ginger pourrait se contenter d’être une poule, mais elle préfère se la jouer cocotte.

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