CHÈRES PUPILLES, MIRETTES, LENTILLES, ET AUTRES PAIRES DE LUNETTES,

Si les mots vous parlent un tant soit peu, que ce soit par conviction littéraire, par devoir professionnel ou par engouement stylistique, vous trouverez ici une myriade d'échantillons plus ou moins substantiels, laconiques ou étoffés, toujours digestes et bien tempérés, voués à alimenter votre bonheur de lire et / ou votre besoin de faire rédiger.

mardi 9 octobre 2012

CHIENNE DE VIE.
Bestiaire mélodramatique futile et désemparé.

 











Massimo le chat.
Massimo est un chat, et vu qu’il minaude, tout le monde le surnomme Mini Minou.
Chaque soir, c’est la même rengaine. Du haut de sa gouttière, il se dit « l’aventure, c’est l’aventure », et il dévale les trottoirs à la recherche d’un gros matou.
Il veut en pincer pour un prince, il veut s’étourdir d’un caïd, et il a beau savoir qu’il a les babines plus grosses que le cœur, il court et il court encore, pris à la gorge par le feu.
À tant traîner du côté tigre, il a appris à trouver. Et il ne lui faut pas longtemps pour rencontrer le bon mâle et le mauvais émoi.
Il aime trop vite, il espère trop fort. Alors il se frotte, se noie, se brise.
Il voudrait rentrer bardé d’amour mais c’est la honte qui le placarde, et qui le crève de désespoir.
Il n’a plus qu’à s’en retourner sur sa paillasse, le ventre vide et la langue pendante.
Et de l’aube au crépuscule, il dort à poings fermés, bercé par le ronron d’un désir qui ne s’endort jamais.
Quand vient le soir, c’est la même rengaine. Du haut de sa gouttière, il se dit « l’aventure, c’est l’aventure », et il dévale les trottoirs à la recherche d’un gros matou.
Massimo est un chat, et vu qu’il minaude, tout le monde le surnomme Mini Minou.

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