CHÈRES PUPILLES, MIRETTES, LENTILLES, ET AUTRES PAIRES DE LUNETTES,

Si les mots vous parlent un tant soit peu, que ce soit par conviction littéraire, par devoir professionnel ou par engouement stylistique, vous trouverez ici une myriade d'échantillons plus ou moins substantiels, laconiques ou étoffés, toujours digestes et bien tempérés, voués à alimenter votre bonheur de lire et / ou votre besoin de faire rédiger.

jeudi 13 septembre 2012

AFFICHE DE LECTURE.













Chère Christine Angot,
Vous observer ou vous écouter m’insupportent, au point d’avoir vécu jusqu’ici dans le mépris de votre vécu et de vos écrits.
Il m'a ainsi fallu cette « semaine de vacances » pour m’accorder la générosité de vous acquérir, la curiosité de vous lire, et la liberté de vous commenter.
J’ai entrepris de vous parcourir, d’une seule traite, jusqu’à la lie.
Je me suis accommodée du désir primaire et dégoûtant que vous avez réussi à me communiquer.
Je me suis brisée sous le poids des quatre lettres du père que vous avez si impérieusement balancé.
Courageuse et tenace, j’ai ingéré chaque mot, avalé chaque phrase, m’accrochant moins à la réalité de votre inceste qu’à ma volonté d’en finir le plus rapidement possible, avec lui, avec vous, avec moi-même.
Vous avez été odieusement juste, limpide, sereine, et impitoyable.
Et je n’ai rien compris.
Sauf peut-être pourquoi vous m’insupportez tant, pourquoi je vous trouve raide, engoncée, venimeuse ; à la fois trop hors de vous, et pas assez.
Sauf peut-être combien je n’en reste pas moins libre, ne serait-ce que de faire avec ou sans vous.
Chère Christine Angot,
Je suis incapable de vous dire que je vous aime, mais quoi que j’en pense, je ne peux plus me permettre de vous détester.

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