D’abord, vous n’avez rien à voir avec Christopher Nolan, celui
avec lequel, déculturée que je m'assume, je vous confondais.
Ensuite, évidemment, Laurence, anyways.
Moi qui voulais mépriser Melvil, qui pensais à la fois me divertir
et m’ennuyer, je me serais damnée pour devenir la soie de sa chemise, le
crin de sa brosse à cheveux, le rebord de sa coupe en cristal, ou le jacquard de son
pullover.
Je m’étais tout au plus attendue à Laurence, à l'introspection ou à l’inconfort.
Certainement pas à Fred, torrent flamboyant et électrique, jaillissant dans le vrai et sur le vif, avec du sel, de la guimauve, du gravier,
et de la nausée.
Vous m’avez retournée comme un pancake, remise à l’endroit
où je n’avais pas prévu d’aller, puis abandonnée comme une serviette humide, dans
laquelle vous auriez, trois heures durant, saigné, pleuré, transpiré et craché.
Comme un fantôme foudroyé d'empathie et de manque, j’ai titubé sur la route de mon retour, incapable de me
fixer sur autre chose que le mouvement régulier et graphique de mes tongs, par-dessus
le gris-bleu des pavés.
Évidemment, je suppose que je n’ai encore rien vu de vous. Alors je vais
vous espérer sans vous attendre, et sans nul doute, je vais vous adorer.
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